Les inscriptions ont pour fonction de porter à la connaissance du public le plus large et pour la plus longue durĂŠe diverses informations. Cette fonction de "publicitĂŠ" assure à l'ĂŠpigraphie une place particulière parmi les sources historiques. S'impose d'abord une approche technique. Il faut tenir compte de la nature du support, de l'emplacement et de la disposition des textes, de l'ĂŠcriture, de la langue, de ceux qui ont commandĂŠ ou inscrit le texte, du recours qu'ils ont eu aux emprunts, aux formulaires, aux actes de la pratique diplomatique. Mais la tâche principale de l'ĂŠpigraphiste reste la mise en oeuvre des inscriptions comme apport à l'Histoire. A travers les textes on peut isoler divers ĂŠlĂŠments de la culture de leurs auteurs: la connaissance de l'AntiquitĂŠ, le recours très frĂŠquent à la Bible, directement ou à partir de la liturgie, source essentielle pour l'ĂŠpoque. Le monde des saints est omniprĂŠsent, qu'il s'agisse de saints modèles, de saints protecteurs ou de saints fondateurs. Les inscriptions sont aussi un moyen privilĂŠgiĂŠ pour comprendre les programmes iconographiques et pĂŠnĂŠtrer la pensĂŠe de leurs auteurs. Elles nous ĂŠclairent encore sur la thĂŠologie de l'ĂŠpoque et parfois comportent un enseignement moral à la manière d'une prĂŠdication. Enfin il faut rappeler le domaine où les inscriptions sont les plus nombreuses, celui des ĂŠpitaphes. Le prĂŠsent ouvrage est le fruit de trente ans de recherches. Il se veut un instrument pour ĂŠtudier cette source et en tirer toutes les informations qu'elle porte. Il est complĂŠtĂŠ par une soixantaine d'illustrations et le commentaire de plus d'une centaine de textes. Robert Favreau, archiviste-palĂŠographe, est directeur honoraire du Centre d'ĂŠtudes supĂŠrieures de civilisation mĂŠdiĂŠvale (UniversitĂŠ de Poitiers).